
Critique

Cette compilation sortie en 1994 regroupe presque tous les travaux que Robert Fripp et Brian Eno ont réalisés en 1973 et 1975. A cette période, c'était les débuts de l'expérimentation électronique. Eno et Fripp signent ici un des premiers disques "Ambiant". Fripp y mis aussi au point ses "frippertronics", qu'il va ensuite utiliser dans ses albums solos.
Cette compilation regroupe une grande partie des 2 albums réalisés par nos deux compères "No Pussyfooting"(1973) et "Evening star"(1975). Les titres sont très longs, notamment les deux premiers "The Heavenly Music Corporation" et "Swastika girls" qui font dans les vingt minutes chacun. Et ils donnent le ton: c'est unique! En effet, je serais bien incapable d'expliquer le procédé utilisé par nos deux compères mais apparemment ils couplaient deux revox pour reproduire les bruitages en boucle. C'est cela le principe de cette musique: les boucles. Les morceaux commencent doucement puis les boucles s'étendent, deviennent d'une complexité folle. Et au lieu de fuir, on s'y plonge avec délectation! Fripp, par derrière nous offre sans doute ses performances guitaristiques les plus marquantes. Excellent guitariste (sans doute un des meilleurs), ce dernier sait souvent s'effacer mais la, il se lâche! Non, ce n'est pas le guitare-héros mais Fripp tout en finesse, un régal. A cela se rajoute les boucles, le son unique de part le procédé et on se retrouve avec un excellent disque! "The Heavenly Music Corporation" des moments de grâce (la dix-septième minute!). "Swastika Girls" est plus étrange mais agréable, "Wind on Water" et "Evening Star" sont très planant. Seul petit bémol, les derniers morceaux "Healthy ColoursI, II, III, IV" angoissant, avec bruits stridents etc. Pas désagréable mais qui viennent un peu gâcher la fête. Mais sur les soixante-quinze minutes du cd, les cinquante-cinq premières sont du pur bonheur!
Un disque à découvrir donc, indispensable pour ceux qui s'intéressent à l'electro et en particulier à l'Ambiant (attention, pas la caricature de musique planante New-Age!). Planant, des moments de grâces et un son unique. En plus, ça n'a pas vieilli!
écrit le 17 juillet 2005 par martin
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