Critique

L'enfer n'est pas sous terre, l'enfer est sur Mars. Un aller simple, ça vous tente ?

L'arrivée du messie

Après quatres longues années de développement, le dernier bébé d'ID Software est maintenant entre nos mains, et ce n'est pas sans émotion et une bonne dose d'impatience que l'on installe des programmes de cet acabit. Une fois le fastidieux rituel passé, vous voilà parachuté dans le corps d'une nouvelle recrue de l'UAC - sorte de méga-corporation spécialisée dans l'armement – fraichement débarquée à Mars City. Après quelques formalités d'usage, on vous confie votre première mission : retrouver un scientifique récemment disparu. Mais les choses ne se passent évidemment pas comme elles devraient et vous vous retrouverez rapidement seul, avec une lampe torche pour meilleure alliée.

Claustrophobie

Doom III est sombre, très sombre. Les environnements étroits, les ennemis féroces, bienvenue en enfer. L'ambiance sonore réussie, mêlant cris, râles de douleur ou encore rires cyniques, accroît considérablement la tension ressentie durant le jeu. Vous aurez peur parce-que vous êtes enfermé, mais vous serez peut-être aussi agacés d'être toujours enfermé au même endroit. Alors bien que les décors soient magnifiques et remplis d'innombrables détails, machines animées ou autres panneaux d'affichage concrétisant l'univers, ils n'en demeurent pas moins d'une répétitivité poussive.

Facette du gameplay sujette à controverse oblige, vous ne pourrez pas porter une arme et la lampe simultanément, vous obligeant sans cesse à choisir entre voir ou tuer. Malgré son incohérence flagrante, je trouve qu'il s'agit là de l'une des meilleures idées du soft, elle participe grandement à la peur ressentie. Même s'il faut bien avouer que l'on pourra trouver ce système bien ennuyeux, si vous pouvez passer outre, vous vous rendrez compte avec un peu de recul que le jeu perds férocement en efficacité sans cet aspect. Toutefois, sachez qu'il existe des mods amateur contournant ce “problème” en ajoutant par exemple des lampes à certaines armes.

Dans la lignée de la série

Le gros reproche à porter sur ce titre, est son absence totale d'innovation en matière de gameplay. Non seulement la progression est ultra-linéaire, ne vous demandant pour ainsi dire aucune réflexion, mais en plus l'action se limite à canarder du monstre en continu. Quel dommage ! Quand on se trouve pris dans un flot continuel d'ennemis à travers des couloirs somme toute très répétitifs, la peur ne prend plus vraiment.

Certains passages, pourtant dépourvus d'action seront bien plus riches en adrénaline. Imaginez-vous avançant dans un couloir sombre, les néons vacillent, tout autour de vous les ombres bougent, créant sans cesse des poches d'obscurité totale. Lampe torche à la main vous avancez lentement, scrutant chaque recoin. Puis un rire glauque vous fait sursauter, rapidement vous sortez votre fusil à pompe, mais rien ne se passe. Vous attendez un moment, l'obscurité ayant maintenant envahie les lieux. Puis au moment où vous reprenez votre lampe, une ombre passe rapidement sous votre nez, suivie d'un choc métallique, à moins de trois mètres de vous, une plaque est tombée. Voilà ce qui fait la force de ce jeu. Malheureusement ces passages ne sont pas majoritaires, et l'action pure a bien trop été privilégiée.

Seul élément vraiment nouveau, le PDA, par lui vous pourrez écouter les logs audio de vos ex-futurs collègues morts, ou lire leurs e-mails. Si cet aspect contribue à priori à compléter l'univers et favoriser l'immersion, il a fortement été sous-exploité et deviens lui aussi répétitif, voir même parfois rébarbatif.

Déception ?

Oui et non. Certes le jeu n'est pas à la hauteur des espoirs placés en lui, mais il n'en demeure pas moins un bon jeu, incroyablement beau, long, relativement immersif et flippant. Mais le gameplay trop basique n'offre aucune expérience inédite, une interaction avec le décor limitée au stricte minimum, un déroulement entièrement scripté, des armes on-ne-peux plus classiques. John Carmack - développeur principal chez ID, et papa de Doom – nous promettait un jeu à l'ambiance unique, scotchant de peur le joueur sur son fauteuil. Si c'est bien vrai dans certaines phases du jeu, l'essentiel est simplement un Doom avec la technique d'aujourd'hui en plus. Je ne parle pas du multi-joueur, il n'y a rien à en dire, anecdotique, tout simplement !

Et le matos ?

Pour ma part, le jeu tourne très bien en détails moyens sur mon Athlon XP 2000+, GeForce4 Ti4200, 512 RAM DDR. Je ne saurais que conseiller une configuration au moins équivalente. Cette carte graphique semblant être un minimum. Mais en tout cas, c'est une très bonne surprise du côté technique, je n'aurais certainement pas parié qu'il tournerai aussi bien !

écrit le 23 aout 2004 par Vinny

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