Critique

Manga "érotique" mais bien plus que cela, Golden Boy est un manga en dix tomes dont cinq en France où la publication de celui-ci traine...
J'apprends, J'apprends
Kintaro Oé est un jeune homme de 25 ans, ayant terminé ses études très jeune et avec des résultats impressionnants à Todai (la plus grande université du Japon), il décide de parcourir le Japon avec son vélo et son indispensable carnet ou il prend notes et croquis. Il va de petit boulot en petit boulot pour apprendre l'école de la vie en quelque sorte. Sa devise est "j'apprends", y compris dans les situations les plus dures ou les plus cocasses, ce que notre héros semble rechercher avant tout!
Un garçon formidable
D'une ouverture d'esprit peu commune doublée d'une grande intelligence et d'une excellente condition physique (à prendre dans toutes les acceptations du terme!) ainsi que d'un optimisme à toute épreuve, il va bien en avoir besoin tout au long de ses aventures.
En effet, Kintaro collectionne les expériences au cours de ses aventures divisées en chapitres ou prenant plus d'un tome selon les cas. Elles impliquent toujours de jolies femmes bien sûr avec lesquelles Kintaro travaille comme pour la patronne de la boite informatique, ou qu'il est amené à fréquenter.
Des apparences trompeuses
D'un premier abord, il s'agit d'un manga érotico-porno tout à fait classique. Dessin qui ne frappe pas l’œil, pochettes aguicheuses avec femmes à très forte poitrine...
En fait, non! Il ne faut pas rester sur cette première impression et donc prendre le manga et commencer à lire. Le manga parle bien sûr beaucoup de sexe mais par ce biais traite des rapports entre les gens de manière souvent subtile et complexe avec des histoires pleines de sensibilité mais souvent aussi cruelles et qui traitent notamment des rapports malsains que l'on peut entretenir avec autrui. Le tout avec beaucoup d'humour. Mais si on rit beaucoup dans certains cas, surtout pour les premières histoires, le rire devient vite jaune devant la cruauté de certaines situations. Pas mal de scènes sont même troublantes et parfois m'ont amené à me poser des questions comme celle ou Kintaro se travesti (t. 4) qui amène une réflexion sur le rapport avec soi et son corps.
La cruauté est présente par exemple dans les aventures ou Kintaro accepte de devenir esclave pour apprendre, il sert aussi de cobaye à une psy tarée mais fini toujours par s'en sortir et en tirer des enseignements, les autres protagonistes aussi d'ailleurs! Il fait des émules dont une, la Golden Girl qui n'a cependant visiblement rien compris à Kintaro! Si ce dernier se sert de son intelligence, de ses atouts pour apprendre et aider les autres, elle ne semble avoir compris que l'aspect "pouvoir" que ses qualités lui apportent. S'en suit des scènes à la fois drôles et cruelles, notamment quand elle domine son patron sado masochiste.
Un manga excellent ! Mais que fait Dynamic Visions bon sang !
Vous l'avez sans doute compris en me lisant, je recommande ce manga. Du tout bon, rigolo et très profond (non pas de mauvais jeu de mot ici!), c'est un manga comme on aimerait en voir plus souvent. Malheureusement, le public francophone ne peut pas connaître la fin puisque l'éditeur, Dynamic Visions, n'a de dynamique que le nom ! Plus d'un an pour sortir le tome 5, plus d'un an que j'attends le 6 ! En Italie, ils les ont déjà tous, mais que fait dynamic ? A ce rythme, ce n'est plus de l'attente mais de la torture !
écrit le 3 juillet 2004 par martin
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