Critique

La conjuration des imbéciles est un roman de John Kennedy-Toole publié chez Robert laffont collection 10/18/
Autant le dire tout de suite: ce livre est une perle rare
Une histoire très drôle, que l'on peut croire cynique mais qui est en fait très sensible. L’originalité de ce livre vient de son personnage principal: Ignatius Reilly: énorme, une casquette de chasse verte en permanence sur les oreilles, il est un peu un Don Quichotte moderne. Il va au cinéma rien que pour descendre les navets qu'il va y voir, pareil pour la télé avec des passages mémorables. Contraint de travailler suite à une de ses bourdes, il va par la sortir de sa bulle (sa chambre) pour le pire et qui sait peut être pour le meilleur mais c'est pas gagné... Les autres personnages ne sont pas en reste: sa mère alcoolique que l'on plaint dès le premier chapitre, son patron à la masse avec une femme impossible, la vieille employée miss Trixie qui n'a de lucidité qu'à l'entente du mot retraite (que la femme du patron ne veut pas lui donner... pour son bien affirme t'elle), Mancuso le policier minable mais brave au fond qui va se retrouver comme tous les personnages dans une merde incroyable grâce à Ignatius. Il y a aussi Jones, l'employé noir exploité et des tas d'autres personnages dont celui qui fait l'apparition la plus courte mais une des plus drôle, le prof de fac talc, enfoiré de première mais qui va vivre un calvaire suite aux attaques intempestives d'Ignatius quand il était étudiant. Pour ceux qui ont été à la fac, je crois que l'on a tous eu un prof minable qui se la joue lors des conférences mais ou il n'y a rien derrière a part du mépris. Et bien Toole nous donne la une revanche, certes uniquement littéraire mais immense. En 4 ou 5 pages sur 475, il nous venge! Que dire aussi de la meilleure amie d'Ignatius, Myrna Minkoff, gauchiste complètement barge (qui ne l'est pas dans ce bouquin de toute façon) avec ses théories sur la sexualité dont elle gave notre héros dans une correspondance épistolaire savoureuse tout au long du bouquin. Le résumer est impossible mais c'est un trésor. Je n'ai jamais autant ri et puis avec le recul, il révèle bien plus que du rire et de l'ironie: il dépasse tout cela, un bouquin profondement humain !
écrit le 23 juillet 2004 par martin
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